René Major: Der Tod in uns

Bei einer erneuten Lektüre von Das Andere im Gleichen wird meine Aufmerksamkeit bei der Wendung „meine eigene Trauer“ hängen geblieben sein. Der Grund ist ihre Mehrdeutigkeit: Diese Trauer ist Trauer des anderen, insofern sie mir eigen ist; sie ist die Trauer über das, was ich mir vom anderen als lebendem angeeignet haben werde; die antizipierte Trauer, die der andere über sich selbst wird gemacht haben können; die Trauer über sich als anderem, die mir eigen ist. Was würde vom anderen und von sich selbst unvorstellbar und nach Turnheim folglich unvergessbar bleiben?

La mort et nous

En relisant L’Autre dans le même, l’expression "mon propre deuil" aura retenu mon attention en vertu de sa polysémie : deuil de l’autre en tant que ce deuil m’est propre, deuil de ce que je me serai approprié de l’autre vivant, deuil anticipé que l’autre aura pu faire de soi, deuil de soi comme autre qui m’est propre. Qu’est-ce qui de l’autre et de soi demeurerait irreprésentable et par conséquent, selon Turnheim, resterait inoubliable ?

René Major

est médecin, psychiatre, psychanalyste. Il a été directeur de l'Institut de psychanalyse à Paris, directeur de programme au Collège international de philosophie etprésident de la Société Internationale d'histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse.

Il a fondé les Cahiers Confrontation, la revue Contretemps et, plus récemment, L'Institut des hautes études en psychanalyse qu'il dirige.

Parmi ses nombreux ouvrages :

Rêver l'autre (Aubier, 1976)

L'Agonie du jour (Aubier, 1979)

Le discernement (aubier, 1984)

De l'élection (Aubier, 1986)

Lacan avec Derrida (Mentha, 1991; Champs Flammarion 2001)

Au commencement la vie la mort (Galilée, 1999)

La démocratie en cruauté (Galilée, 2003)

avec Chantal Talagrand Freud (Gallimard, 2006)

L'homme sans particularités (Circé, 2008)