(18) Lire dans le texte – De Hegel à Derrida à l’autre (Im Text lesen – Von Hegel zu Derrida zum Anderen)

Die Philosophische Audiothek
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(18) Lire dans le texte - De Hegel à Derrida à l’autre (Im Text lesen – Von Hegel zu Derrida zum Anderen)
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Joseph Cohen: Im Text lesen – Von Hegel zu Derrida zum Anderen

Das Gespenst Hegels wird stets Derridas Schreiben heimgesucht haben. Mehr noch: Stets werden die gesamte Kraft und Bedeutung des Hegelschen Begriffs sich im Schreiben Derridas entfalten. Jedoch wollen solche Behauptungen das Verhältnis von Derrida und Hegel nicht auf eine Frage des Einflusses reduzieren. Vielmehr geht es darum zu sehen, auf welche Weise sich jedes Schreiben auf eine Unentscheidbarkeit, eine Ambivalenz, eine Unbestimmtheit öffnet, die eine unendliche Aporetisierung sowohl der Ordnung als auch der Logik der Abstammung in der Geschichte der Philosophie nach sich ziehen. Uns fällt es somit zu, diese Aporetisierung zwischen Hegel und Derrida zu entfalten, indem wir offen legen, wie das Schreiben Derridas – jenseits der Deutung – danach strebt, sich in den Textkörper, den es transkribiert, einzuschreiben, und ihn zwingt, sich ohne Unterlass sich selbst sich hinzuzufügen, und, Schnitte in ihn machend, sich anders zu sagen sowie das Andere dessen, was er ist, hervorzubringen, sich selbst als unvereinahmbare und nicht wieder anzueignende différance stets erneut zu schreiben.

Auf diese Weise möchten wir uns dem Werk Michael Turheims nähern, der sich vor allem in den letzten Jahren der vergleichenden Deutung philosophischer und psychoanalytischer Texte, vor allem solchen von Derrida, Bataille und Lacan gewidmet hat. Ausgehend von diesem Denken und der Annäherung daran möchten wir einige der Grundlinien einer Reflexion aufzeigen, die sich mit dem Verhältnis von Deutung und Dekonstruktion auseinandersetzt.

Lire dans le texte – De Hegel à Derrida à l’autre

Le spectre de Hegel n’aura cessé d’habiter l’écriture de Jacques Derrida. Ajoutons même ceci : toute la force et la signification du Concept hégélien ne cesse de se rejouer dans l’écriture de Derrida. Or ces phrases ne sauraient réduire le rapport philosophique entre Hegel et Derrida à une question d’influence. Bien plutôt, faut-il y voir en quoi toute écriture ouvre à une indécidabilité, une ambigüité, une indétermination depuis laquelle s’élève une aporétisation infinie à la fois de l’ordre ainsi que de la logique de la filiation en philosophie. Il nous appartiendra donc de déployer cette aporétisation entre Hegel et Derrida. Et ce, en révélant en quoi l’écriture de Derrida cherche toujours – par-delà l’interprétation – à s’inscrire entièrement dans le corpus qu’elle transcrit en l’exigeant incessament à se suppléer lui-même puis, en l’incisant, à se dire autrement, à produire l’autre de ce qu’il est, et donc, à se ré-écrire lui-même dans comme « différance » inassimilable et irréappropriable à soi-même.

Nous espérons ainsi approcher la pensée de Michael Turnheim qui s’est, surtout dans les dernières années, consacrée à l’interprétation comparée des textes philosophiques et psychanalytiques, en particulier les textes de Derrida, de Bataille et de Lacan. Par là même, et depuis cette pensée, nous chercherons à déployer quelques lignes directrices pour une réflexion axée sur le rapport entre interprétation et déconstruction.

Joseph Cohen

Docteur en Philosophie, est Enseignant-chercheur au University College de Dublin. Il a publié deux ouvrages consacrés à Hegel, intitulés Le spectre juif de Hegel (Paris, Galilée, 2005) et Le sacrifice de Hegel (Paris, Galilée, 2007). Il a également publié un ouvrage sur Emmanuel Levinas intitulé Alternances de la métaphysique. Essais sur E. Levinas (Paris, Galilée, 2009). Il a aussi co-dirigé plusieurs collectifs, dont Judéités. Questions pour Jacques Derrida (en collaboration avec R. Zagury-Orly, Paris, Galilée, 2003) et Heidegger. Le danger et la promesse (en collaboration avec G. Bensussan, Paris, Kimé, 2006). Membre du Comité de Lecture de la revue Les Temps Modernes depuis juin 2008, il a co-dirigé en 2008, en collaboration avec R. Zagury-Orly, un numéro intitulé Heidegger. Qu’appelle-t-on le lieu ? Les thématiques principales de sa recherche sont concentrées sur la question du sacrifice dans l’histoire de la philosophie.